Les lauréats du prix international de poésie "Matiah Eckhard" - édition 2016
Premier Prix Universités: Jocelyn Danga
(Kinshasa, Congo)
Un seul amour
Un seul soleil pour sept milliards d’êtres
Un seul tableau pour sept milliards de peintres
Sept milliards de bâtons pour une seule flamme
Un seul paradis pour sept milliards d’âmes
Pour sept milliards de rois, un seul sceptre
Pour sept milliards de messagers, une seule lettre
Sept milliards d’étoiles pour un seul ciel
Sept milliards de couleurs pour un seul arc-en-ciel
Pour un seul jardin, sept milliards de roses
Pour une seule histoire, sept milliards de proses
Sept milliards de voix pour un seul chœur
Sept milliards de pétales pour une seule fleur
Sept milliards de mots pour une seule note
Pour une seule chanson, sept milliards de notes
Un seul silence pour sept milliards de bouches
Un seul rêve pour sept milliards de couches
Un même espoir pour sept milliards de cœurs
Un seul sourire pour sept milliards de bonheurs
O doux iris ! Il n’en sera jamais de trop
Pour chacun, sept milliards d’un seul parcours
Pour tous, sept milliards d’un seul amour
Sept milliards de doigts dans un seul anneau.
Premier prix Lycéens : Joséphine Ponsard
Lycée D’Alzon, Nîmes
Un secret
Dans cette boîte fermée à clé,
Est enfermé un secret.
J'ai éveillé ta curiosité ?
Je sais que tu désires qu'il te soit révélé,
Mais devine quoi…
Ce secret est tout au fond de toi,
Arrête de dire que tu ne le vois pas !
Tout le monde le connaît
Pourtant tu sembles l'ignorer…
Alors sais-tu ce que c'est ?
C'est ta force,
Ta force d'avancer
En laissant de côté ta douleur,
tes pleurs, tes peurs.
Ta force d'affronter les épreuves
Sans jamais tomber et abandonner.
Alors garde en sécurité cette clé,
Pour que jamais,
Ton secret ne te soit enlevé.
Mais n'hésite pas à le partager,
Tant de gens seraient soulagés,
De pouvoir à nouveau rire et sourire.
Ne les laisse pas partir déçus,
La vie mérite d'être vécue.
Aide-les à déployer leurs ailes,
La vie est tellement belle.
Premier prix collégiens : Mina Saintrapt
Collège Jean Moulin Sète
Lorsque 2015 les sépara
Nous croyons plus en nos origines qu’en nos avenirs
Pleurons moins les voisins étrangers que ceux que l'on n’a point aimés.
Hésitant à aider ou à pousser la mère,
A chérir ou à buter l'enfant,
A respecter ou à lapider le père.
Les heures passent.
Les jours,
les mois,
les rires
et les
pleurent passent.
et on oublie cette belle rosée,
belle mais ensanglantée qu'était cette matinée.
Ce matin où la mère, l'enfant, le père étaient morts.
D'une balle, on leur avait ôté la vie,
Pour une quête de liberté, on les avait noyés
Et pour être restés dans leur pays, ils avaient brûlé.
Ils étaient morts.
Et c'est dans une morosité nauséeuse
que j'ai écouté la journaliste;
elle expliquait comment ils étaient morts,
pour quelle cause,
et dans quelle panique !
C'était le BATACLAN
c'était la mère Musique.
Et c'est dans un glacement de dos
que j'ai écouté les beaux parleurs,
annonçant sa lutte dans la tempête,
sa peur dans les cris,
et ses rires à tout jamais évanouis.
C'était le petit AYLAN;
c'était l'enfant des rires, tel le Petit Prince brun.
Et c'est dans des pleurs un mercredi midi
que j'ai appris par des parents dévastés
qu'ils étaient morts
pour de l'écrit mélangé à la liberté;
assassinés sans avoir eu le temps d'arrêter de rire.
C'était CHARLIE HEBDO !
C'était le père Artiste.
Alors oui,
La famille est morte,
du frère jusqu'à la mère
Tués par des djihadistes, des terroristes, des anarchistes....
Mettez-y autant de "istes" que vous
voulez !
Mon seul pouvoir,
La seule chose que j'ai pu décider
dans cette histoire...
fut de choisir,
Que dans chaque Musique,
chaque Ecrit
chaque Rire
et peut-être bien dans chaque paysage admiré,
Il y aurait une pensée,
Pour le Petit Prince brun,
Pour le père Artiste,
et pour la mère Musique.
Premier prix chanson : classe de 5e, Collège D. Diderot, Alès
Médusée
C’est une immensité bleue qui couvre la Terre,
Planète bienheureuse de tant posséder ;
Sous les rayons chauds d’un fécondant luminaire,
Etendue ondulée, abyssale et salée.
Une tortue jeune, vigoureuse et rapide,
Virevolte gaiement, remontant et plongeant,
A la recherche de méduses translucides,
Nourriture de choix qu’elle attend vivement.
Au milieu des poissons-clowns, elle flotte comme
Un message transporté par une bonbonne.
Bouche ouverte, cette méduse elle a gobé.
Belle et fragile créature sous-marine,
Aucune bulle d’air ne sort de ses narines.
S.O.S... Un sac plastique elle a avalé.
Remerciement : Nous remercions Monsieur Arthur Rimbaud pour son aide précieuse.
Ce poème est un sonnet à sa façon : il comporte deux quatrains sur 4
rimes croisées et deux tercets. Les vers sont des alexandrins.
Pour produire notre message, nous nous sommes également inspirés de son poème Le Dormeur du val
Les bioptimistes
Messieurs les Présidents
De toute la planète
On vous fait une lettre
Que vous lirez sûrement…
On vient d’ réaliser
Que notre tortue est morte
Et c’est de notre faute
Dans l’ 7ème continent.
Messieurs les présidents
Vous qui avez puissance
Donnez-nous l’espérance
D’ pouvoir faire autrement.
On vous d’mande maintenant
De protéger la Terre
Notre Mère nourricière
Changée en container.
Depuis que nous sommes nés
Polluant est notre air
C’est comme l’effet de serre
Qui nous menace tout l’temps…
La terre se réchauffe
Les forêts disparaissent
La faune, la flore s’étouffent
La fonte des glaces s’étend.
Cette destruction profonde
Menace notre monde
Et compromet la ronde
De nos futurs enfants.
Depuis vendredi soir
Nous pensons à l’av’nir
Il va falloir agir
Ne broyons plus du noir.
On choisira le train
Plutôt que les voitures
On fera d’ la Nature
Notre pain quotidien…
Faisons de la musique
Avec ce qu’on recycle
C’est tellement plus ludique
Que de ne faire… RIEN !
Respectons davantage
Les hommes, les paysages
Car ce n’est pas l’argent
Qui est l’plus important.
L’important c’est de faire
Ce que demande la Terre,
Cette terre nourricière
Enfin, pour le moment !