Les lauréats du prix international de poésie "Matiah Eckhard" - édition 2017
Premier prix "Université":
Frissons (vidéo)
C'est une ombre passante, un souvenir froissé,
Une rumeur innocente, le soupçon d'un baiser,
C'est un baume sonore, à l'oreille, un murmure,
Quand viennent vents du Nord, et bruissements des ramures,
C'est la mer qui soupire, l'écoulement des eaux,
Les remous du désir pour des matins plus beaux,
C'est un battement de cœur, lorsqu'il s'était éteint,
L'émouvante lueur de l'horizon lointain,
C'est la voix délicieuse d'un ange qu'on aperçoit,
La folie silencieuse, que l'on garde pour soi,
C'est le rythme effréné du temps qui s'éternise,
Les frayeurs émergées de nos vielles hantises,
C'est un feu dévorant, une fièvre farouche,
Le frisson qui nous prend quand s'étreignent nos bouches...
C'est l'étrange stupeur dans l'union des corps,
Le rêve qu'on effleure, auquel on croit encore,
C'est le secret caché tout au fond du poème,
C'est le chagrin d'aimer, le bonheur quand on aime,
C'est un festin nouveau, un chant que l'on savoure,
La musique et les mots, la poésie, l'amour.
Esther MILON,
25 ans, Sarrebourg (57)
Prix spécial du jury (in memoriam):
Konstantinos Graham (Montpellier)
Every now and then / De temps en temps
Every now and then,
I need a counseling session from a King,
De temps en temps
J’ai besoin d'une séance pour consulter un roi
Imagination’s necessary,
Dreams are proof, even bulletproof of it,
As long as you don’t shoot at it,
L'imagination est nécessaire
Les rêves en sont la preuve et même des pare-balles
tant que vous ne tirez pas dessus
Je suis tombé de la montagne
pour en escalader une plus haute
Mes rimes sont simples utiles
juvéniles
If the hate of a mother towards her child can make a man Great,
Imagine what love can do to him or her,
Si la haine d'une mère envers son enfant peut rendre un homme grand
imagine ce que son amour peut faire de lui ou d'elle
La foule perd conscience
car il n'y a pas de consistance dans sa persistance
Inversement
elle bricole du Futur en permanence
se prétend connaisseur
L'esprit s'est brisé
d'autre part
le flux de ma pensée est aussi unique que l'antilope verte
et j'ai besoin de l'intelligence des autres
pas d'un zombie cependant
Certes
J’ai choisi le chemin du poète
Et je peux être le diable
je peux être toi
Alors serre ton esprit
sinon il glissera et dérivera dans toi
Και όταν σου λέω ότι ξέρω κάτι
Σημαίνει ότι δεν ξέρω κάν
19 ans
Tel un sophiste j'étais dans mes pensées
alors l'infanterie médicale m'a enfermé
pour me soumettre à une stratégie de récupération stupide
Je me sentais comme s'ils voulaient que je retienne
que je maintienne
un pet
Pas de rires
pendant que le système vous forme
pour que vous deveniez personne
Mais dans l'harmonie
une âme peut s'élever
devenir énergie
synergie
-comme un bébé-comète surgissant du ventre -
Sérieusement
historiquement parlant
Me voici
Je suis KonstanT.
Je mange la douleur comme un comestible
Lève-toi et travaille
Comme l'incroyable K.
Incorruptible
crédible
pratiquement inexplicable
Le processus de traitement de l'intangibilité
c'est cela
c'est ce que je reçois
quand je respire le respect
Malgré le fait que je suis fragile
J'espère toujours
comme une ficelle attachée à une corde
Et je me moque de ce que vous pensez de moi
étant fragile et éclatant
Car l'œil de l'aigle
est le thème de ma bataille
et mentalement
je peux à peine voir
comment ne pas être moi
moi et toi-même
Donc pas de cordes attachées à T.
Sauf Dieu
tu me sens?
Je dois m'exercer
exorciser
mon ingéniosité
comme une douleur musculaire
d'un scintillement tirer
ma flamme
mon flux
Exposer la beauté
les couleurs les rayures
Comme un tigre
audacieux
je m'en irai
C'est une attitude positive
Une attitude mentale
musicale
Nous en avons besoin
Tout comme de l'expérience de la négativité
Ολα γίνονται για την προδοσία
Tout advient pour la trahison
J'ai trahi le diable
C'est pourquoi je respire encore
Je me suis retrouvé moi-même à travers de la belle poésie
C'est pourquoi je remercie tout grand esprit
Pour leur philanthropie et / ou leur philosophie
Comme Mahatma Ghandi
Ils peuvent penser que je suis arrogant
Parce qu'ils m'appellent le Caucasien
et c'est bien
Trop d'amour pour l'humanité
Peut conduire à la haine envers tout le monde
Είναι σαν να χτίζω σε στίχους,
Κοκκινίζω,
Κάθε φορά που βρέχει,
Θυμάμαι ότι είμαι ευλογημένος,
Παλιά,
Το σαξόφωνο μου ήταν το εργαλείο μου ενάντια στο άγχος,
Μαμά, είμαι διαφορετικός,
Κανένα πτυχίο για μένα αυτό το Σαββατοκύριακο, μαμά
Αν και το ξέρω,
Είναι σημάδι επιμονής...
C’est comme si je construisais avec les vers
Je rougis
Chaque fois qu’il pleut
Je me souviens que je suis béni
Une fois le saxophone était mon instrument contre l’angoisse
Maman, je suis différent
Aucun diplôme pour moi ce week-end, maman
Même si je sais
c’est un signe de persévérance
Premier prix "Lycéens" (ex aequo):
Anonyme
mon nom s’écrit en lettres capitales,
étirées sur le papier jusqu’au refus,
bien ficelées d’un bout à l’autre,
à la bouche cousue, au regard éperdu.
mon nom ne s’écrit que dans le noir
de peur de ne brûler sur la terre,
au grand jour, j’ai eu beau le faire,
les mots n’enfantent pas sous la lumière.
mon nom ne s’écrit pas avec des blancs.
les lettres s’accolent toujours à un point
si lointain qu’en y réfléchissant,
j’ai quitté cette feuille et je t’ai rejoint.
mon nom n’est pas à être lu
comme si je n’avais jamais existé,
car il est, en ton nom,
surligné.
Marina Raluca BACIU,
18 ans, Collège National Unirea Focsani (Roumanie)
La cage
C’est une épine dans la poitrine
C’est un frisson le long de l’échine
C’est ce mal qui revient et me prend
Sur un manteau de neige sanglant
C’est un long regard d’acier qui glace
Un rire qui doucement se casse
C’est un acide rongeant en vain
C’est l’espoir qui lentement s’éteint
C’est la grande destruction de l’âme
C’est un incendie, un feu, des flammes
C’est l’ombre qui file dans la nuit
Noire comme une boule de suie
Morceau de charbon dans la pénombre
Elle se tapit dans un recoin d’ombre
Elle surveille de ses grands yeux gris
Les moindres faux pas, les moindres bruits
Et elle espionne dans le silence
Les petits pas tremblants qui avancent
Elle veut nous engloutir dans la peur
Elle veut nous noyer dans le malheur
Mais si la cage brisant nos rêves
Qui détruit et déchire sans trêve
S’ouvre pour libérer la colombe
Tout à coup il n’y aura plus de bombes
Ni de cris, ni d’égéries sans ailes
Que des hommes libres sous le ciel
Et alors de la couleur du vent
Dans ton cœur grandira un enfant.
Perline LAFOUX-DAUDÉ
15 ans, Lycée Notre Dame (Mende, 48)
Premier prix "Collégiens" (ex aequo):
D’où l’on vient
Tu viens du noir ou de nulle part.
Tu viens du ciel.
Horizons lointains et parallèles.
Peu importe qui vous êtes,
Qui je suis.
Ce qu’on pense, ce qu’on dit.
On rêve tous d’être aimés.
Peu importe d’où vous venez,
L’important c’est où vous allez.
Julie Depraeter
4e, Collège Max Rouquette, Saint André-de-Sangonis (34)
La Colombe
Blanche colombe glisse sous le vent
Telle une feuille d'automne
Qui virevolte lentement
Près du soleil qui rayonne
Quand je t'aperçois dans le ciel
Ta blancheur je ne vois qu'elle
Ô colombe que tu es belle
Toi qui vole sous les arcs-en-ciel
Tu te poses sur une branche
Et tu te laisses admirer
Tous les oiseaux se penchent
Pour contempler ta beauté
Tu finis ta vie de plaisance
Par une balade en confiance
Ça te rappelle ton enfance
Tu attends ta descendance
Enzo Milla,
4eH, Institut d’Alzon de Nîmes (30)